Quand les entreprises expérimentent et créent leurs événements digitaux

Cécile Roquelaure

Directrice Marketing et Communication d'Harvest

En Juin dernier, l’entreprise Harvest éditeur de solutions digitales pour la gestion de patrimoine & vente de produits financiers et qui participe habituellement à de nombreux salons et événement physique a souhaité créer son propre événement digital. Quel a été votre cheminement jusqu’à cette prise de décision ?

CR : Au tout début du 1er confinement, nous étions en plein roadshow avec nos clubs utilisateurs, un rendez-vous traditionnel chez Harvest depuis de très nombreuses années. Nous avons dû nous réinventer en passant en mode webinaire du jour au lendemain (réellement).
Malgré les nombreuses limites de l’exercice, nous avons vu chez nos clients une véritable appétence pour un format distanciel pourvu que l’on y mette beaucoup d’interactivité, de proximité et de spontanéité….

Comme dans un événement traditionnel ! Ce test grandeur nature est venu nous conforter également dans nos réflexions en cours : nous avions envie de compléter nos moments d’échanges avec nos clients, dont certains nous indiquaient ne plus se déplacer pour de multiples raisons…

La situation a donc déclenché le passage à l’action : nous avions envie d’expérimenter et le contexte s’y prêtait. Pas pour ne plus faire d’événements physiques car cela reste pour nous un élément incontournable, mais pour les compléter avec une expérience différente. Il nous a ensuite fallu quelques semaines pour passer de la réflexion à l’action car nos forces étaient mobilisées sur l’accompagnement de nos clients professionnels en cette période complexe, ainsi que sur la campagne fiscale qui battait son plein.

 

Quel format, fonctions et méthodes avez-vous choisi pour réaliser votre événement digital ?

CR : Nous souhaitions, pour cette première, expérimenter un maximum de fonctions dans un format complet offrant une expérience réellement différenciante : on a l’occasion de faire bonne impression qu’une fois !

Nous avons donc choisi un vrai live vidéo et conversationnel avec un énorme challenge : animer pendant 11 heures une communauté de professionnels.

Au programme,  découverte de solutions, échanges entre experts, démonstrations produit, approche métiers… le tout avec une complète interactivité grâce à un chat public et privé permanent, alimentant nos échanges en temps réel. Nous avions mis également en place un espace VIP comme sur un événement physique avec des goodies à télécharger et des VIP à rencontrer.

La période permettant peu d’incentive interne, nous avons également choisi de fédérer toute l’entreprise autour du projet, en impliquant bien sûr les équipes techniques et commerciales mais aussi les développeurs et concepteurs métier. L’événement est naturellement devenu un sujet interne autant qu’externe !

 

 

Quel bénéfices, freins ou leçons avez-vous appris en créant votre propre plateforme digitale ?

CR : Le bénéfice le plus important a été de partager une journée avec nos prospects, nos clients et nos équipes ! Nous avons démontré que le digital était au service de la relation de proximité avec nos publics.

Le challenge de 11 heures était énorme, nous sommes très heureux de l’avoir fait, nous pourrons à présent repasser sur un format plus court et plus ciblé. Côté notoriété et image, cet événement a eu un retentissement fort. Nous avons eu des retours formidables, tant sur le fond que sur la forme des participants, notre capacité à innover s’est retrouvée matérialisée par l’événement digital.

Le challenge pour le suivant sera d’accroître la création de trafic qui reste le point le plus délicat et le moins maîtrisable lorsque l’on adresse des prospects mais également d’amplifier l’interactivité en nous nourrissant des mécaniques de l’événementiel traditionnel…

Quels sont selon vous les incontournables pour se lancer dans une telle aventure ?

CR : Ce sont les mêmes incontournables que pour une opération de communication « classique » : il faut un concept, du contenu, l’envie de communiquer avec ses publics (par communiquer j’entends dialoguer, pas juste délivrer son message), faire confiance à ses équipes, et trouver le bon partenaire pour le faire !

Il est également nécessaire si le public adressé est des prospects de prévoir un budget suffisant pour donner de la visibilité ! Le point le plus sensible reste la conversation mais la clé réside dans le professionnalisme des équipes et la confiance réciproque, la transparence dans les messages.

 

Pensez-vous que les entreprises ont un intérêt à créer régulièrement leur propre événement digital même une fois la crise sanitaire passée ?

CR : Oui bien sûr c’est un complément important qui répond à d’autres usages, d’autres besoins. La situation que nous vivons aujourd’hui nous contraint à expérimenter. Mais il faut en tirer le meilleur et le conserver pour construire l’avenir car tous les moyens sont bons pour partager un moment avec nos clients, nos prospects, nos collaborateurs.