Le prolongement digital des événements va devenir incontournable

Delphine GAYET

Responsable communication Events
Le Progrès Evènements - Le Journal de Saône-et-Loire Evènements - Le Bien Public Evènements

Le Progrès Evénements organise depuis 15 ans différents événements en présentiel. Suite à la crise sanitaire que nous traversons, quels ont été les impacts sur vos
activités ?

DG : En tant qu’agence événementielle intégrée au sein des titres de presse quotidienne régionale, Le Progrès, Le Bien Public et Le Journal de Saône-et-Loire, nous organisons près de 60 événements par an, salons grand public, événements B to B, tables rondes…

La crise sanitaire, nous a, comme tous les acteurs de l’événementiel, stoppé net dans notre élan et nos projets, mettant à l’arrêt total nos événements pour cette année 2020.
Dans un premier temps, nous avons reporté tous nos événements sur le deuxième semestre. Puis dès septembre 2020, nous avons adapté les configurations de nos événements, pour au final être contraint, par les directives préfectorales et gouvernementales, au report de tous nos événements sur 2021.

Ce report, bien que difficile, nous a semblé être la décision la plus responsable pour préserver la santé de nos visiteurs, invités, partenaires… mais également pour préserver la qualité de nos événements et de nos relations commerciales avec nos partenaires et exposants. Loin d’être KO, cette crise nous a donné l’opportunité de repenser nos modèles

 

En dehors des reports successifs contraints des différents événements que vous organisez, quelles autres alternatives avez-vous proposé ?

DG : Dès les premières semaines de la crise, nos équipes ont mesuré l’enjeu de faire évoluer nos événements et se sont mobilisées pour les adapter aux contraintes sanitaires, mais également aux nouvelles attentes des partenaires et des participants.
Pour pallier à la réduction de la jauge d’invités de nos événements B to B, nous avons travaillé sur 2 axes :

  • Donner plus de visibilité aux événements présentiels via des solutions digitales (live, salon virtuel, communication digitale renforcée, replay…)
  • L’éditorialisation de nos rendez-vous en créant du contenu via des tables rondes, des entretiens, l’intervention de « grands témoins »…
    Pour les salons grand public, type salon habitat, nous avons fait appel à un prestataire extérieur pour construire une solution de salon virtuelle, et ainsi proposer une alternative à nos exposants.

 

Pensez-vous que la norme des futurs événements sera une offre présentielle et digitale ou ce n’est que temporaire ?

DG : Le monde d’après (qui est déjà le monde de maintenant) est de toute évidence une formule hybride – phygitale – mixant présentiel et virtuel. A notre échelle nous menions déjà depuis quelques mois, avant la crise sanitaire, une réflexion pour transformer et élargir le périmètre de nos événements. Le contexte actuel a nécessairement accéléré cette réflexion autour du digital.

La digitalisation des événements est à notre sens une solution durable et nécessaire, au-delà des contraintes liées à la crise sanitaire. Elle ouvre de réelles nouvelles opportunités : capter de nouveaux publics, élargir l’audience de nos événements vers une cible B to C, donner une visibilité supplémentaire à nos partenaires, s’affranchir des frontières géographiques, offrir une expérience visiteur unique…

L’accélération de la digitalisation de ces derniers mois est le reflet d’une attente déjà présente du monde de l’événementiel et des partenaires. Nous ne sommes plus dans une conception de l’événementiel « one shot », mais dans une stratégie de communication globale intégrant le digital pour augmenter la visibilité et surtout la durée de vie des évènements.

 

Pensez-vous que les événements 100% en ligne menacent le modèle économique des événements en présentiel ?

DG : Certes en cette période troublée, le digital est une des seules solutions pour maintenir certains événements, mais nous pensons sincèrement qu’à terme le digital est un apport de valeur ajoutée aux événements présentiels, et non une solution de remplacement.

Le digital apporte un complément de business et d’expériences aux événements présentiels. C’est un amplificateur incontestable !

Nous devons réinventer nos événements présentiels pour faire cohabiter économiquement les 2 solutions : exploiter les atouts du digital dans les événements présentiels, comme la réalité virtuelle, les live wall…, et créer une communauté forte, avec du lien, autour de nos événements digitaux.

 

Selon vous, quel sera le meilleur modèle économique de l’événement du futur ?

DG : L’événementiel est une « affaire » de convivialité, d’émotions, de lien, surtout basée sur la rencontre physique. Il est indispensable de garder ce lien physique, cette rencontre, mais elle n’est plus suffisante.
Le prolongement digital des événements devient incontournable afin de partager l’expérience auprès de cibles complémentaires et répondre à une attente du marché.

L’événement du futur doit plus que jamais s’appuyer sur une stratégie de contenu, être apporteur de solutions, créer de l’interactivité et remettre l’humain au cœur des événements. Dans la logique d’une stratégie de communication événementielle, il est important de créer du lien, mais aussi être porteur de sens sur nos territoires et auprès de nos interlocuteurs.

L’enjeu pour les acteurs de l’événementiel est de devenir créateur d’expériences et pas uniquement organisateurs d’événements pour proposer une expérience durable et impactante.

Pour Le Progrès Evénements, les « événements du futur » doivent être porteurs de sens, éco-responsables, phygitaux pour proposer la meilleure expérience possible aux partenaires/exposants et invités/visiteurs. Nos événements doivent raconter une histoire… une belle histoire !

www.leprogres-evenements.fr
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