Pour un evenement digital l’ingrédient principal reste le contenu

Philippe Khattou

Director of Content Strategy & The Digital Benchmark
- EBG 1er club de l'innovation digitale

L’EBG a organisé à  Amsterdam l’un des rares événements physiques de la rentrée 2020 avec un protocole sanitaire strict. Quels ont été les principales problématiques que vous avez rencontrées ?

PK : En décidant de maintenir notre événement (The Digital Benchmark, du 28 au 30 septembre à Amsterdam), nous savions que nous allions devoir faire face à plusieurs problématiques et qu’elles allaient sûrement évoluer avant et pendant ce déplacement.
 
Rassurer, informer et accompagner : tels ont été nos maîtres mots durant cette période. 
Nous avons donc rédigé un référentiel sanitaire important et détaillé afin de montrer concrètement les mesures prises avant (prise de température, fourniture de masque/gel…) et pendant l’événement (espacement des sièges, sens de circulation, désinfection des points de contact…)..
 
Au niveau logistique, nous avons dû redimensionner cet événement et l’adapter pour qu’il respecte les normes en vigueur en France mais aussi au Pays-Bas, ces dernières étaient d’ailleurs plus strictes. Ainsi au départ, nous avons dû scinder la délégation en plusieurs groupes, planifier plusieurs trains au départ de Paris et donner plusieurs horaires de rendez-vous. Ces décisions ont parfois été difficiles à prendre. Mais la délégation a vraiment joué le jeu et s’est pliée à ces contraintes.

 

Depuis cet évènement physique, vous avez continué à proposer différents événements mais sous différentes formes.. Comment vous êtes vous adapté à la situation ?

PK : Dans un premier temps, nous avons proposé principalement des webinars et des événements physiques en tout petit comité comme des dîners privatifs ou des ateliers entre décideurs. Là encore, nous avons veillé à bien faire respecter ce protocole sanitaire éprouvé. 

Cependant, les directives sanitaires édictées par certaines sociétés (event ban, travel ban…) et le retour du confinement nous ont forcé à digitaliser tous nos événements. L’adaptabilité de nos formats et la réactivité de nos équipes nous ont permis de continuer à proposer une offre riche et de qualité
 

Selon vous existe-t-il une différence entre les offres et solutions digitales proposées ? (outils type zoom / Teams, sites de Webinaires, Plateforme événementielles sur mesure…)

PK : Les outils type Zoom, Teams ou Live Storm présentent de nombreux avantages pour créer des événements uniques. Mais quand on souhaite proposer un accompagnement, de l’interactivité et qu’on mène une stratégie de contenu à long terme, alors la plateforme événementielle sur mesure s’impose. C’est le choix que nous avons fait en début d’année. Nous sommes en train de tester certaines fonctionnalités avant un déploiement généralisé en 2021.

Quelle que soit la plateforme digitale, quels sont pour vous les principaux ingrédients pour garder et intéresser son audience ?

PK : Peu importe les gadgets, ou la technologie utilisée, l’ingrédient principal reste et restera le contenu. Durant cette période, on a noté une profusion de webinars en tout genre, très souvent identiques. Nous avons réussi à tirer notre épingle du jeu car nous sommes connus pour avoir une véritable ligne éditoriale et que nous n’hésitons pas à challenger les prestataires pour qu’ils apportent une véritable réflexion.
 

À quels nouveaux formats d’événements pouvons-nous nous attendre dans années à venir ?

PK : J’aimerais bien avoir la réponse 🙂 On a beaucoup parlé des événements hybrides dernièrement : recevoir du public physiquement et en ligne. Ils présentent l’avantage de maintenir un niveau de participation important et de continuer à mener une activité.

Mais personnellement, j’y crois peu pour des raisons d’engagement et économiques. En effet, on constate surtout une surenchère du nombre de participants de la part de certains organisateurs. Or, on le sait bien, un participant en ligne n’a pas la même valeur/activité qu’un participant physique. Cette guerre de communication est néfaste et va, à terme, dévaloriser l’organisation d’événements.

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